L’Éducation au Développement Durable ne doit pas être une éducation culpabilisante dressant un noir tableau de l’avenir…
Il ne s’agit pas non plus d’une éducation du renoncement ou de la contrainte.
Tout au contraire, c’est une éducation porteuse d’espoirs, une éducation vivante
qui contribue à redonner une place centrale aux relations humaines.
Ainsi, de nombreux enseignants, parents et élèves ayant mis en place des projets tels que le pédibus ou le cartable vert témoignent de leur effet positif sur la convivialité…
De même l’effet apaisant des coins nature est facilement observable.
Béatrice Venard
Nous sommes heureux de vous annoncer la naissance du guide pédagogique "A l'école du vivant" réalisé par Béatrice Venard.
Cette publication est le fruit d'un travail de 2 ans. Nous organiserons bientôt une rencontre ou un apéro-livre pour vous le présenter.
Si vous consultez ce site, peut-être vous connaissez et/ou pratiquez les débats philos en milieu scolaire.
De nombreux thèmes de débats philos traitent des relations interpersonnelles au sein du genre humain. Ne pourrait-on pas développer les questions qui
portent sur le rapport de l’humain avec le reste du monde vivant ou même sur les relations au sein du monde vivant ? En voici quelques exemples :
· Pourquoi il y a des animaux qu’on aime et d’autres pas ?
· Qu’est-ce qui est vivant ?
· Qu’est-ce que la nature ? Qu’est-ce qu’un endroit naturel ?
· A qui appartient la nature ?
· A-t-on besoin de la nature pour être heureux ?
· A-t-on le droit de tout faire dans la nature ?
· Quel serait un mode de vie qui respecterait la nature ?
· La nature est -elle plus forte que les humains ?
· Peut-on se passer de la nature ?
· Le nid
· La nature
· Le langage des animaux
· L’homme est-il un animal ?
· La nature sans l’homme
· L’homme sans la nature
· L’homme et l’animal
· Apprivoiser
· Animaux (ou végétaux) amis ou ennemis
· Animaux (ou végétaux) utiles ou nuisibles
· Sauvage
· Le vivant
· Un monde sans homme
· Un monde sans nature
· L’être humain est-il un animal comme les autres ?
· A quoi sert la nature ?
Le dispositif décrit ci-dessous s'inspire du dispositif de débat philo développé par Jacques Lévine que vous pouvez retrouver sur ce site :
Intentions · Permettre aux élèves de faire l’expérience de leur propre pensée. · Autoriser l’exploration des énigmes de la vie. · Développer le sentiment d’appartenance au vivant. · Apprendre à écouter d’autres points de vue
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En pratique Où ? De préférence en extérieur. Temps : l’atelier dure environ ½ h. Les échanges sont plus riches après quelques séances. C’est pourquoi il est utile de programmer des ateliers réguliers (environ 1 par quinzaine). Matériel : - Une affichette avec question - Un bâton de parole
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Activités PRESENTATION DU DISPOSITIF Les enfants sont disposés en cercle de façon à ce qu’ils puissent se voir. L’enseignant expose (ou rappelle) le dispositif avec le préambule suivant : « Nous allons réfléchir à des questions philosophiques, c’est-à-dire des questions que beaucoup de personnes se posent. Il y a de nombreuses réponses à ces questions et elles sont toutes aussi valables les unes que les autres. Je vais vous demander de réfléchir c’est-à-dire de penser dans votre tête. Puis vous pourrez prendre la parole pour partager vos réflexions. » Il énonce ensuite la question (voir la liste des propositions ci-dessous et l’écrit sur une affiche afin que le groupe l’ait sous les yeux). Puis il laisse les enfants réfléchir en silence.
DEBAT L’enseignant lance ensuite l’échange après avoir rappelé les consignes de prise de parole. « Vous avez la liberté de parler ou de ne pas parler. Le bâton de paroles va circuler autour du cercle et vous ne pourrez vous exprimer que si vous l’avez entre les mains. Le débat durera 10 mn puis vous aurez encore la possibilité de parler une dernière fois si vous le souhaitez. Vous pouvez dire si vous êtes accord ou pas d’accord avec un autre enfant mais en respectant toujours la parole de l’autre». Au cours du débat, l’enseignant est garant du bon déroulement mais n’exprime pas sa pensée, ni verbalement, ni par des manifestations physiques. Il demeure dans une neutralité bienveillante.
TRACE ECRITE Les enfants gardent trace sur leur carnet d’observation en notant la question, la réponse qu’eux-mêmes ont apportée ou celles qui ont été exprimées par d’autres et qu’ils souhaitent conserver. Les plus jeunes peuvent dessiner, dicter leur texte à l’adulte ou lui demander de l’aide.
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Les ateliers d’empathie tels que les ateliers psycho-Lévine proposés par l’AGSAS (Association des Groupes de Soutien au Soutien) mettent au travail le regard que l'on porte sur l'autre, sur ce qu'il ressent, éprouve face aux événements de la vie. Dans ce dispositif, l’autre est un autre humain.
Pourquoi ne pas étendre cette attention à l'autre, aux êtres vivants autres qu’humains dans un objectif de reconnexion à la nature ?
Sans doute, nul être humain ne peut se mettre à la place d'un mammifère, d'un oiseau ou d'un poisson, ni avoir une idée de ce qu'il vit et éprouve – la sympathie s'arrête à cette impossibilité. Mais, à défaut de pouvoir appliquer l'analogie des expériences – je connais votre joie par la joie que j'ai éprouvée, votre tristesse par la tristesse qui m'a frappée – du moins peut-on savoir aux signes qu'ils manifestent ce que ce sont des émotions, positives ou négatives, joyeuses ou déplaisantes, de confiance ou de crainte.
Voici donc une proposition d’atelier d’empathie envers le monde vivant inspirée des ateliers psycho-Lévine.
Intentions
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· Développer l’empathie et se mettre à la place d’un autre vivant · Comprendre les interactions entre les êtres vivants dans un milieu naturel ainsi qu’entre les humains et les autres qu’humains · Développer le sentiment d’appartenance au monde vivant
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En pratique
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· Lieu : de préférence en extérieur. · Temps : un quart d’heure suffit pour mener un atelier · Matériel : une feuille de taille inférieure au ¼ d’un A4 par enfant, une affiche mentionnant la question
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Activités
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« Nous allons vivre un atelier d’empathie. Je vais vous demander de réfléchir à ce que peut ressentir une personne du monde qui rencontre des éléments naturels ou ce que peut ressentir un animal dans certaines situations. Il n'y a donc pas de bonnes et de mauvaises réponses. Réfléchir signifie que vous allez prendre le temps pour penser dans votre tête. Puis vous pourrez écrire sur les papiers que je vous fais passer. Je ramasserai ensuite vos écrits et je les lirai à la classe. »
On ajoute « Vous avez la liberté d'écrire ou de ne pas écrire. Ce travail est anonyme, ne mettez pas votre nom, et ne nommez personne. Je lirai tout sauf les grossièretés ou propos non respectueux. Essayez d'écrire lisiblement pour que je puisse vous lire. »
"Voici la question que je vous propose : "Que peut ressentir une personne, un animal qui … (voir la liste des propositions ci-dessous) La question est écrite sur une affiche.
TEMPS DE LA REFLEXION ET DE L’ECRITURE Après un petit temps de réflexion, les enfants écrivent. On ne fixe pas de temps mais généralement, les premiers ont terminé au bout de 5 minutes. On ramasse les feuilles en faisant bien attention de les mélanger. Les enfants qui présentent des troubles spécifiques du langage écrit, dictent à l'adulte. Pour eux, il n'y a plus la règle de l'anonymat, mais ils peuvent faire confiance en notre discrétion.
LECTURE PAR L’ADULTE L'animateur donne lecture des écrits à la classe dans la plus grande neutralité de ses propres émotions. Il valorise la pensée en marquant un léger changement de ton quand il change de feuille.
Ultérieurement, après avoir retranscrit tous les écrits, l'animateur en donne la trace à chaque élève sous forme d'une photocopie
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Étant maintenant sortie de l’Éducation nationale, je n’ai guère eu la possibilité de la soumettre au regard et aux expériences des enseignants sur le terrain. Je suis donc très intéressée par vos réactions et éventuellement par vos retours si vous expérimentez ce dispositif avec un groupe.
Merci beaucoup à vous et au plaisir de vous lire.
Béatrice Venard
L’association “Les chouettes ululent” a pour mission et ambition de promouvoir la réflexion, les activités, la formation et le développement de projets éducatifs et artistiques dédiés à l'écocitoyenneté.
Postulant l’idée que « l’homme habite le Monde en poète », nous inventons des dispositifs entre poésie, rêverie et raison afin de développer le pouvoir d’agir des participants.
Actuellement, nous développons un dispositif à partir d’objets d’art - « Vol au-dessus de l’Océan » de Bertold Brecht, boîtes à enquêtes sensibles – mettant en œuvre une série de questionnements à partir de questions poétiques et philosophiques sur notre rapport au Monde.
Un article de Jean Gardey, professeur honoraire d'économie à l'Université Lille 1, publier le 16 mai 2019,
sur le site d'Alternatives économiques.
Avec un lien vers un manifeste pour le réveil écologique
créé par des étudiants.
Demain, c’est maintenant…
Avant de trouver l’intégralité du rapport ( ONU - IPBES, Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques) qui vient d’être publié ce 10 mai, voici quelques liens vers des éléments de ce rapport…
Demain, c’est maintenant… chaque minute compte. « Chaque minute est une urgence, dit Gilles Boeuf, et ce ne sont pas nos enfants qui vont opérer ce changement"… C’est Nous, maintenant .
https://www.franceculture.fr/emissions/le-journal-des-sciences/le-journal-des-sciences-du-vendredi-10-mai-2019 ( A l’écoute notamment, Gilles Boeuf, au Collège de France à 3min 40 environ ….)
https://www.ipbes.net/news/Media-Release-Global-Assessment-Fr
https://www.geo.fr/environnement/biodiversite-les-sept-conclusions-a-retenir-du-rapport-de-lipbes-195536
Depuis plusieurs semaines, des lycéens et étudiants se mobilisent pour le climat, et participent à des rassemblements afin de sensibiliser la population aux changements climatiques.
Des associations (LITTLE CITIZENS FOR CLIMATE, la FONDATION ELYX, les collectifs “PROFS EN TRANSITION” et
“CITOYENS POUR LE CLIMAT”) ont élaboré un kit pédagogique à destination des enseignants des écoles primaires et secondaires qui souhaitent soutenir leur action.
Nous avons posé cette question à des collègues, dans le cadre des ateliers Psycho-Lévine .
Voici quelques unes de leurs réponses...
Béatrice Venard, conseillère pédagogique dans la Drôme,
partage avec vous sa réflexion sur l'éducation éco-citoyenne.
Devenir écocitoyen, c’est d'abord apprendre à penser ses choix dans le monde, à dépasser le prêt à penser, à confronter ses idées à celles des autres dans le cadre de différentes formes
de débats.
Éduquer les élèves à l'écocitoyenneté, c'est favoriser les débats et la réflexion sur la marche du monde en classe.
Débats argumentés pour explorer différents points de vue.
Jeux de rôles pour confronter les points de vue de divers acteurs et rechercher collectivement des solutions respectueuses de tous
Débats philos
Dilemme moral
« Il fait très chaud depuis le début du mois de juillet, et dans le village, l’eau ne doit plus être utilisée pour arroser le jardin, a décidé le maire. Jules remarque que son père continue d’arroser le jardin tard le soir, pour ne pas être vu et maintenir en vie ses légumes. »
En France, l’EDD fait partie des missions de l’école.
D’après l’article L312-19 de la loi sur la refondation de l’École, « l’éducation à l’environnement et au développement durable débute dès l’école primaire. Elle a pour objectif d’éveiller les élèves aux enjeux environnementaux. Elle comporte une sensibilisation à la nature et à la compréhension et à l’évaluation de l’impact des activités humaines sur les ressources naturelles ».
L’ÉDUCATION AU DÉVELOPPEMENT DURABLE
vue par l’UNESCO
(feuille de route après 2015)
"L’EDD donne aux apprenants les moyens d’être citoyens du monde, de prendre des décisions en connaissance de cause
et d’entreprendre des actions responsables en vue de l’intégrité environnementale, de la viabilité économique et d’une société juste pour les générations présentes et à venir, et ce dans le
respect de la diversité culturelle. Elle atteint son but en transformant la société. "
Cette éducation se définit par des contenus d’apprentissage qui doivent inclure « les questions capitales que sont le changement climatique, la biodiversité, la réduction des risques de catastrophes, et la consommation et la production durables ».
L’EDD repose aussi sur des pratiques pédagogiques adéquates avec « un enseignement et un apprentissage interactifs et axés sur l’apprenant qui ouvrent la voie à un apprentissage exploratoire, orienté vers l’action et transformateur ».
Cette éducation doit « promouvoir les compétences fondamentales telles que l’analyse critique, la réflexion systémique, la prise de décision collaborative et le sens des responsabilités pour les générations présentes et à venir ». Elle est donc liée à l’enjeu d’une citoyenneté active.
Projet 1 : Quel fruit pour le gouter ?
Projet 2 : Rivière naturelle, rivière des hommes…
Projet 3 : Si on parlait du matériel scolaire ?
Projet 4 : Comment accueillir la nature dans l’établissement ?
Projet 5 : La publicité nous laisse-t-elle le choix ?
Projet 6 : Un bâtiment scolaire plus sobre en énergie
Projet 7 : Comment me déplacer pour venir à l’école
ou au collège ou pour les sorties ?
Projet 8 : Faut-il avoir peur du loup ?
Projet 9 : Protégeons les vers de terre
Devenir écocitoyen
Neuf projets pour le cycle 3 - Béatrice Venard
Éditions Atelier Canopé
Comment aborder l’éducation au développement durable sans enseigner des choix simplistes et sans se limiter à des contenus purement disciplinaires ?
Peut-on croiser les disciplines, traiter de questions « socialement vives », inviter les élèves à débattre et à s’engager dans la vie de leur établissement ?
En s’appuyant sur les connaissances et compétences des textes officiels, l’auteure invite à constamment les articuler avec le vécu des élèves, afin de leur donner du sens.
Cet outil propose, dans un premier temps, de mettre en évidence l’importance de l’EDD dans la formation des futurs citoyens et, dans un second temps, de mettre à la
disposition des enseignants 9 projets, sur des thématiques variées, contextualisés et développés étape par étape, pour une mise en œuvre facilitée en classe.
L'école dont je rêve...
"Les profs n'auraient pas peur des parents et les parents n'auraient pas peur des profs."
Alice, 31 ans