Nos propositions pour une école humaine et désirable


Dans cette rubrique vous trouverez des outils,

des démarches,

des dispositifs,

qui ont fait leur preuve et dont nous pouvons garantir la valeur et la pertinence...

 

Nous  interrogerons la cohérence entre notre désir de transmission et le cadre dans lequel nous travaillons et faisons travailler les élèves.

Penser l'école autrement ne peut se faire sans cette prise de conscience des liens et des contradictions qui existent parfois entre les enjeux relationnels, pédagogiques et institutionnels.

 

Nous verrons comment gérer nos appréhensions et éviter les maladresses dans la relation école/famille afin de "faire alliance avec les parents" avant d'explorer les facteurs qui déterminent la réussite dans “Les cinq pôles de la réussite”.

 

Nous verrons ensuite comment transmettre le plaisir d'apprendre avec les "dispositifs de l'Agsas” et les "ateliers de réussite”, et ces dispositifs conçus pour permettre aux élèves, quels que soient leurs profils, de mobiliser leurs compétences déjà acquises dans des activités socialement valorisantes.

 

Avec "la classe au quotidien", où nous partagerons nos expériences de pratiques pédagogiques et d'outils permettant aux élèves de développer leur sentiment d'appartenance à un groupe classe, d'y apprendre et de progresser, nous espérons rendre l'école plus désirable que jamais.

 

 

Nous nous intéresserons aussi à ces dispositifs qui ouvrent l'école sur la vie, le quartier avec "On joue ensemble" développé par Maryse Charmet, rééducatrice sur Pontcharrra, en Isère.

 

JAO

Voir l'école d'un autre œil...

Le Cyklop, le street artiste qui voir la ville d’un autre œil...

https://www.radar.st

" Comment transmet-on de l’avenir à quelqu’un qui en manque ou qui y renonce ?

 Dans l’acceptation traditionnelle, remettre en devenir un jeune, c’est l’aider à élaborer des perspectives scolaires et professionnelles qui lui donnent une raison d’être. Il est effectivement indispensable de le remotiver. L’erreur habituelle de l’école est de s’en tenir strictement à l’étiquetage que lui donnent les notes. On passe alors à côté de savoirs, d’intérêts qui, reconnus, peuvent devenir des leviers pour un début de reprise de confiance.

 

(…) Remettre en trajectoire de vie implique un changement de perception, le passage d’un regard à un autre, le passage du "regard-photo", qui emprisonne l’autre dans l’image qu’on lui prête, au "regard-cinéma" qui donne toute sa place à l’avènement d’une autre façon d’être."

 

 Jacques LévineMichel Develay, Jacques Lévine – "Anthroplologie des savoirs scolaires" De la désappartenance à la réappartenance.

ESF éditeur, collection Pratiques et enjeux pédagogiques, 2003.

 

Le désir rend possible l'impossible !"

 


Penser l'école autrement


Au cours des années 2010 et 2011 j'ai eu la chance d'effectuer deux séjours dans des établissements scolaires finlandais et de découvrir un mode de fonctionnement institutionnel, pédagogique et relationnel bien différent du nôtre et bien plus respectueux des personnes et des différences.

 

J'ai vu des adultes, des adolescents et des enfants cohabiter pacifiquement dans des cités scolaires de banlieue accueillant plus de 2000 élèves.

 

J'ai vu des élèves et des professeurs détendus et souriants, visiblement satisfaits de se retrouver et de travailler ensemble.

 

J'ai vu des parents d'élèves faisant confiance aux équipes pédagogiques et des enseignants considérant leur hiérarchie comme la première ressource en cas de besoin.

 

Cette expérience a été fondatrice pour moi. Elle m'a permis de relier les valeurs humanistes, les savoirs encyclopédiques et les pratiques pédagogiques que je promouvais depuis des années malgré les regards, au mieux indulgents, des collègues me considérant comme utopiste.

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Être témoin de la confiance et du respect des besoins fondamentaux de l'individu et de la diversité des intelligences, institués à l'échelle d'une nation et me dire : c'est possible ! Les finlandais l'ont fait.

Le résultat n'est pas magique, la gestion des difficultés et des troubles de l'apprentissage, les problèmes d'attention des élèves, le manque de coopération au sein du groupe classe font partie des exigences du métier. En Finlande comme ailleurs, certains enseignants sont particulièrement enthousiastes et d'autres plutôt déprimés. Mais ce qui est profondément différent, c'est que quelles que soient leur situation personnelle et leurs obligations professionnelles, tous se considèrent bien traités et estiment que tout est mis en place pour les aider à faire face. Ils ne se sentent ni isolés, ni impuissants face aux imprévus et bénéficient du soutien de leur hiérarchie pour prendre des initiatives.

 

La question pour moi n'était pas de savoir si le modèle finlandais était ou non transposable en France, car je suis à priori sceptique sur la transposition d'un modèle donné dans un autre contexte...

 

J'ai préféré m'interroger sur ce que la réussite finlandaise nous apprenait sur nous-mêmes et sur notre propre fonctionnement, et tenter de comprendre comment, en pensant l'école autrement, nous pouvions chacun de notre place, la rendre plus désirable, pour les élèves, bien sûr, mais d'abord pour les enseignants.

 

Car c'est eux qui transmettent le désir d'apprendre et les valeurs citoyennes aux élèves, et cette transmission n'est possible que s'ils vivent, au quotidien, le plaisir d'enseigner, dans des conditions respectueuses de leur personnalité, de leurs compétences et de leurs projets.


J'ai préféré m'interroger sur les liens et des contradictions qui existent parfois entre :

  •  Ce que l'institution fait subir aux enseignants, le cadre institutionnel, les injonctions, les reproches, et parfois les menaces, et les répercussions sur le mode de fonctionnement des équipes pédagogiques et sur la gestion du groupe classe.
  • Les discours véhiculés par la société, les médias, la hiérarchie, les parents d'élèves, les collègues parfois qui conduisent tant de collègues à développer une image dégradée d'eux-mêmes, et/ou à s'interdire de prendre des initiatives qui seraient pourtant plus adaptées aux besoins des élèves.
  • L'absence de formation des enseignants et du personnel d'encadrement à la relation et la peur viscérale que cette ignorance engendre face aux débordements émotionnels et la nécessaire prise en compte de l'affectivité et des émotions dans l'exercice du métier.
  • L'exigence d'enseigner des contenus et de réaliser un programme dans un temps donné alors que toutes les recherches prouvent que l'apprentissage ne se prescrit pas et que l'essentiel est la capacité de l'enseignant à ajuster sa démarche et les outils aux besoins des élèves.

Enseigner, ce n'est pas seulement transmettre un héritage culturel et s'assurer que les élèves ont bien mémorisé les connaissances au programme. S'il ne s'agissait que de cela, le métier serait facile et avec les nouvelles connaissances et technologies à disposition, l'école et les enseignants auraient réduit depuis longtemps les inégalités sociales.

 

Enseigner, c'est d'abord œuvrer pour que tous les élèves, y compris ceux qui sont les plus éloignés de l'école,  se considèrent bien comme des héritiers légitimes et reçoivent la culture scolaire comme un bien précieux dans lequel ils pourront puiser pour construire leur avenir et celui de la société. S'ils considèrent que "ça n'est pas pour eux", que "ça ne sert à rien", s'ils ne développent pas de lien d'appartenance, ils ne s'empareront pas des connaissances.


 

Enseigner implique donc d'avoir une vision globale de ce qui se joue dans “la réussite” professionnelle des enseignants et dans "la réussite" scolaire des élèves.

 

 

"La réussite" que nous définissons autant par le bon développement intellectuel, social et affectif des profs et de leurs élèves, que par leur performance.


Nous n'avons pas le pouvoir, ici et maintenant, de modifier ces phénomènes mais nous pouvons nous protéger de leurs conséquences néfastes et faire œuvre de résistance. Il n'y a là aucune fatalité et heureusement, nous sommes aussi témoins de leur contraire.

 

Il existe des états, des circonscriptions, des établissements, des formations, des classes ou les projets sont fondés sur la confiance, un rapport au temps qui s'inscrit dans la durée, sur la diversité des intelligences.

 

Il existe des projets et des dispositifs fondés sur la coopération et l'entraide, où la croissance de l'individu stimule celle du groupe et inversement et où chacun à sa place.

 

Il existe des personnes formidables qui continuent, malgré les injonctions à l'efficacité et la performance, à défendre avec conviction et tendresse, des relations humaines de qualité.

 



L'école dont je rêve...

" On pourrait se déplacer sans demander la permission. On pourrait retourner sa carte de présence pour dire "Je m'absente quelques minutes".

Marion, 11 ans