La page de Maryse Charmet


« Il n’y a pas de fatalité, rien n’est joué pour toujours, l’histoire s’écrit sous la plume de chacun d’entre nous au quotidien.

 

Notre puissance est infinie pour créer d’autres voies, innover, débâillonner la parole et élargir, dans le champ de l’éducation, les horizons de nos pensées ».

 

Il s’agit de « relever le formidable défi d’enchanter le monde».

 

Zarina Kahn, metteur en scène, philosophe.

 

 

Je travaille au sein de l'Ecole publique depuis 37 ans.

J'ai œuvré pendant 25 ans en classe ordinaire et en classe spécialisée (classe d'adaptation, IME) dans plusieurs établissements de l'Isère avant d'intégrer la formation au métier de rééducateur en RASED (enseignant spécialisé chargé de l'aide rééducative à l'époque, devenue aide relationnelle depuis l'an dernier) à l'IUFM de Lyon.

 

J'ai également été directrice (17 ans) au sein d'un regroupement pédagogique où nous avions mis en place des pratiques différenciées construites sur les approches de la pédagogie Freinet et de la pédagogie institutionnelle.


 Ma carrière au sein de l'Education nationale est tissée d'un engagement militant (syndical, politique, associatif, collectif...) en faveur d'une école humaniste qui offre à chaque enfant les pleines conditions de la réussite de sa scolarité et de son épanouissement. Une école qui doit « enseigner à vivre » aux citoyens de demain, comme l'écrit Edgar Morin.

 

J'ai été membre du bureau national de la FNAREN, fédération dont j'ai assuré la présidente de 2012 à 2015 : cela a été une aventure humaine très enrichissante. J'en garde l'expérience marquante de la force de l'intelligence collective. De cette énergie créative que la FNAREN met au service de la défense et de la promotion d'une culture humaniste de l'approche de la difficulté scolaire, de la prévention prévenante, du sujet, respectueuse de ses droits, qui donne la parole à l'enfant.

 

Ces valeurs, je les retrouve à l'AGSAS dont je suis membre depuis 2009 : le colloque et les quatre séminaires annuels sont, pour moi, des rendez-vous essentiels. J'y trouve un espace de formation, d'échange, de réflexion indispensable à la poursuite de ma pratique sur le terrain des écoles.

 

Aujourd'hui, je poursuis mon métier de rééducatrice en RASED, dans un contexte qui a considérablement changé ces dix dernières années.

Les moyens alloués à ces équipes d'aides spécialisées ayant été la cible d'attaques répétées de la part des politiques gouvernementales qui se sont succédées, les RASED – dans les départements où ils existent encore - se retrouvent très souvent incomplets, sur des secteurs étendus. En nombre insuffisant donc pour répondre de manière adaptée à l'ensemble des besoins identifiés sur les écoles auxquelles ils sont rattachés.

L'essence de leurs missions a été mise à mal et leurs pratiques, contraintes à s'adapter, à évoluer. Ceci a été particulièrement sensible pour les rééducateurs dont la moitié des postes a été supprimée depuis 2008.

 

En 2017, la réforme de la formation spécialisée (CAPPEI) a, en quelque sorte, entériné cette situation : l'approche rééducative de l'option G, qui nécessitait un temps de formation professionalisante spécifique important, a disparu du programme de cette nouvelle spécialisation.

 

L'aide rééducative est désormais remplacée par l'aide relationnelle.

Changements, évolutions liés aux besoins spécifiques de l'école inclusive actuelle ? La réponse viendra du terrain, dans les années qui viennent : y aura-t'il moins d'enfants qui rencontrent des difficultés scolaires qu'aujourd'hui ?

 

Quoiqu'il en soit, je perçois plus que jamais l'augmentation du nombre et de la diversité des besoins qui émanent de l'école et de son environnement : ils concernent les enfants, bien sûr, mais aussi les équipes enseignantes et les parents. Et cela de manière croissante.

 

Dans ce contexte, je peux dire que j'ai la chance de pouvoir m'appuyer sur les ressources variées et créatives que les rééducateurs de l’Éducation nationale n'ont cessé d'inventer, d'alimenter, d'ajuster depuis que ce métier existe. Elles sont précieuses et m'aident à penser ma pratique au quotidien.

 

C'est ainsi, par exemple, qu'est né le projet « On joue ensemble » qui a une page qui lui est consacrée sur ce site.

 

Et c'est de la même manière que j'ai commencé à animer un groupe d'analyse de pratique professionnelle basé sur le Soutien au Soutien (AGSAS) destiné aux enseignants du primaire de mon secteur il y a maintenant huit ans.

 


 

Dans cette page, je souhaite partager, transmettre, échanger autour de ces expériences

à partir de mon vécu professionnel actuel des écoles, ... de l’École.

 


Je vous invite à regarder 

les petites vidéos de Sophie Marinopoulos...