· 

Colloque FNAME 2022 : on y était !

Depuis 2013, s’expérimente et se développe un dispositif qui prend appui sur des films contemporains pour travailler et enseigner les compétences de lecture. L’action recherche-formation qui développe ce dispositif s’appuie sur plusieurs constats :

·         Le récit est constitutif de l’identité humaine et viatique de son expérience d’être au monde ; il n’y a pas d’expérience vécue qui ne soit une expérience racontée ;

·         Les récits contemporains que fréquentent les enfants, les jeunes au XXIème siècle sont massivement élaborés, produits et diffusés par le cinéma (et de manière générale les écrans) ;

·         Il est nécessaire d’enseigner aux enfants, aux jeunes les outils de la lecture de ces récits contemporains qui sont aussi outils de lecture du monde, outils qui ne se limitent pas à la lecture d’images ;

·         Les compétences de lecture construites à l’appui des supports filmiques sont transposables à la lecture de texte : enseigner la compréhension à partir du film c’est aussi travailler la compréhension de texte.

·      Cette médiation place tous les élèves à égalité dans leur participation à une co-réflexion et ce indépendamment de leurs performances dans la maitrise de l’écrit.

 

Ces constats amènent à repenser la place des récits filmiques comme support didactique et pédagogique. Il ne s’agit plus d’opposer récit littéraire et récit populaire, roman et film, pratique culturelle scolaire et pratique privée, mais d’aborder le récit comme un continuum et de penser son enseignement comme transversal aux différents médias et supports.

Ce n’est pas céder à l’air du temps, c’est prendre en compte la réalité et prendre au sérieux les fréquentations culturelles des jeunes, notamment les enfants et les jeunes issus du monde populaire. Être éloigné du texte ne signifie pas pour autant être privé de récits, et c’est bien ceux-là, issu de la culture populaire, qu’il faut transformer en objet d’étude, prétexte (au sens fort) de l’intelligibilité du monde.

Il ne s’agit donc pas de remplacer un média : le livre, par un autre : le film, mais dans un aller-retour permanent, construire pour et avec les élèves les compétences de lecture qui feront d’eux des lecteurs et lectrices capables de comprendre et d’interpréter les récits et les discours sur le monde véhiculés par ces récits contemporains. Concernant les élèves issus des milieux populaires, c’est leur donner la possibilité de développer des compétences lectorales qu’ils pourront construire à partir de leurs fréquentations culturelles, compétences qui leur seront immédiatement utiles, parce que nécessaires pour comprendre ces récits, et qu’ils pourront réinvestir sur des supports patrimoniaux et textuels.

Le projet vous intéresse ? Vous avez envie de vous lancer ?

 

Désirs d'école propose des formations, des accompagnements et peut vous mettre en relation avec des collègues déjà engagés dans l'expérimentation.

Écrire commentaire

Commentaires: 0