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Rencontres Montagny mars2019

 

 

 

 

Les sculptures de Carine Courant, ses couples, ses personnages qui marchent, dansent, sont un prolongement nous parlent d'un art de vivre.

 

L'artiste fait fondre la pierre comme on fait fondre la glace... A force de caresses, sous la main qui la polit des heures, des jours, des semaines durant, la pierre s'adoucit et nous invite à oublier la dureté de la vie pour découvrir la douceur du soleil sur un visage, la tendresse d’une étreinte, la joie d’une danse. Percevoir derrière l'immobilité des personnages, le mouvement qui les habite. Caresser d'un regard, d'une main ces courbes tentatrices, ces moments suspendus qui nous donnent de l’énergie d'aller de l'avant, à la rencontre de l'autre...

 

Pour Chantal Moulin s’il est un lieu de prédilection qui facilite la rencontre c’est « le jardin », cet espace de poésie, de flânerie, d’échanges, de ressourcement, et surtout de leçon de vie. Comment ne pas être humble devant la force d’une graine ?

 

Elle a choisi aujourd’hui de travailler sur le thème « Un autre jardin est possible » qui symbolise ce jardin virtuel que nous créons à travers nos œuvres multiples, et que nous allons faire fructifier tout le long de l’exposition à travers nos échanges. A travers ses tableaux, Chantal tente de résister à la noirceur de notre monde aujourd’hui. Si la beauté n’empêchera pas le réchauffement climatique, la disparition des espèces, pourra t-elle avoir au moins une fonction consolatrice.

 

 

Rencontre d'un poète, Vincent Massart et deux artistes calligraphes, Josse Annino et  Olivier Lejeune.

 

Les textes de l'un guident le geste des deux autres. Dans une même recherche de la beauté de l'instant, ils nous offrent en partage la force des trois vers d'un haïku et la fragilité d'une trace en noir et blanc.

 

A moins que ce ne soit l'inverse...

 

"N'arrivant plus à me dire, j'ai écrit ces courts poèmes, rigides et souples comme une canne d'aveugle pour tracer les contours du silence" nous dit Vincent Massart. "Tenter de faire entrer dans un écrins de 17 syllabes le reflet de l'automne dans le feuillage, le mouvement d'une couleuvre au pied de la roche ou l'ultime battement d'un cœur dans un hôpital."

 

Les calligraphies de Josse Annino accompagnent ces Haïkus du quotidien de "Seul devant ma vie" et leur offrent l'espace onirique de toiles en noir et blanc pour prolonger la rêverie... "Faire le vide en soi pour laisser la place aux mots de l'autre." nous dit-elle. En écho à leur longue gestation, la fulgurance du geste. Renoncer à la tentation des couleurs, rejoindre l'épure de la poésie."

 

Avec tendresse et malice, Olivier Lejeune s'est emparé des Haïkus érotiques et leur a donné corps sur sa palette graphique. Une série de sérigraphies intimes, elles aussi en noir et blanc,  a ainsi vue le jour et nous parlent à mi mots de notre "Langue amoureuse".

 

 A travers ces deux installations, vous vous laisserez porter par la musique des mots,  bercer par la légèreté de mobiles où Haïkus et encres se répondent dans un éternel mouvement  pour laisser la place à l'autre...

 

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