Lundi 4 février une vingtaine de spectateurs se sont réunis à l'ESPé à l'appel de Désir d'école pour assister à la projection de Julia, un court métrage de Sylvain Loscos.
Malgré la température polaire qui sévissait dans l'amphi en panne de chauffage, les participants ont échangé autour du film et des questions qu'il pose au monde de l'école et au monde des adultes en général, et de l'expérience de son réalisateur, lui-même enseignant en classe ULIS (unité locale d'inclusion scolaire), et d'Axelle Dodier la jeune comédienne qui incarne avec sensibilité le rôle de Julia.
A l'image de ce que Désir d'école propose et souhaite développer dans les diverses rencontres organisées, le temps de débat a été l'occasion d'un échange informel, libre et riche.
Un moment de partage à renouveler !
CPT
Cécile et Sylvain
Axelle
Et si se (re) dynamiser dans nos pratiques c'était...
Se laisser porter et vivre un moment de complicité, de créativité, de découverte, sans arrière pensée, sans recherche de performance ni d'efficacité...
Juste le plaisir d'exprimer sa singularité et de reconnaitre celle de l'Autre.
Jongler avec la musique, des petits papiers, des couleurs, l'espace, la mobilité des corps et des objets, le choix toujours offert de faire ou ne pas faire...
Prendre le temps de la rencontre.
JAO
Se mettre en mouvement...
Pour Rilke, comme naguère pour Hölderlin, il y a une bonne et une mauvaise immobilité, un mouvement bon et un autre mauvais. La mauvaise immobilité, c’est le figement des définitions, des doctrines, des dogmes (par quoi le Divin se corrompt) ; le mauvais mouvement, c’est la hâte, l’agitation vaine, la dispersion qui égarent loin de son centre l’homme moderne. La bonne immobilité c’est la patience, l’attente, l’ouverture, le bon mouvement, ou le mouvement pur, c’est l’élan désintéressé, sans but (Rilke dira plus tard le risque) qui met en rapport le proche et le lointain.
Philippe Jaccottet, Rilke, Points, 1970
Sans doute grâce à la stabilité de l'équipe et assurément grâce à l'engagement de chacune des enseignantes dans un projet commun, l'école relève avec succès le défi d'être un lieu calme, vivant et studieux.
Les classes sont largement ouvertes sur l'extérieur et les élèves travaillent et circulent en toute autonomie dans les espaces communs.
C'est un plaisir de voir des élèves seul-e-s ou en petits groupes se consacrer à leurs tâches sans se soucier de la présence ou non d'adultes à leurs côtés. Ils savent ce qu'ils ont à faire et agissent en conséquence, indifférents au regard de la visiteuse inconnue que je suis à leur yeux.
L'école publique Velme TAPOKA à Terre rouge, accueille près de 150 élèves de maternelle (2 classes) et de l'école élémentaire (6 classes).
La majorité des enfants est originaire des villages amérindiens et bushinengés situés à la périphérie de St Laurent du Maroni. Les enfants viennent de loin, parfois à pieds, et font la journée continue de 7h20 à 12h45.
Ici, pas de pause méridienne, la municipalité ne propose pas de service de cantine, mais deux récréations de 20' ou les enfants qui ont apporter de quoi gouter peuvent se restaurer un peu...
Les relations avec les familles ne sont pas toujours évidentes. Beaucoup de parents d'élèves n'ont pas été scolarisés et ne considèrent pas forcément l'instruction comme une plus value sociale.
Les enseignants œuvrent donc au quotidien pour développer le sentiment d'appartenance des enfants et de leurs familles à la communauté scolaire et obtenir l'adhésion des élèves et leur implication dans les apprentissages. Il leur faut surmonter la barrière de la diversité linguistique et faire vivre aux élèves l'intérêt de maitriser une langue véhiculaire pour tisser des liens entre eux et s'ouvrir au monde.
Le dernier jour de classe avant les vacances, c'est la fête de Noël à l'école. Le matin à 8h, tout le monde va attendre, en chantant joyeusement, le Père Noël qui doit arriver par le fleuve. La journée se poursuivra, toujours dans un calme remarquable au regard de la liberté de mouvement des enfants, par un gouter offert et les spectacles que les "petits" offriront aux "grands" et inversement...
Un grand MERCI à Jeanne-Sophie, la directrice de l'école et à Marie, enseignante spécialisée en ULIS, pour leur accueil et leur disponibilité lors de ma visite.
JAO
Dans le cadre d'un projet financé par le Fonds Social Européen (FSE) et piloté par le CASNAV de l'académie de Lyon, l'action "Partenariat école-familles" a conduit à la création d'un site internet visant à aider les élèves allophones à apprendre la langue française en s'appuyant sur les langues parlées dans leurs familles.
Même si vous n'avez pas d'enfants allophones dans vos classe, allez voir ce site.
Vous y trouverez, entre autre, les textes et origines de nos contes proposés en Français, bien sûr, mais aussi leur version audio en langues étrangères !
Pourquoi pas un rituel hebdomadaire d'écoute de ces contes dans des langues qui nous bercent de sonorité différentes, parlent aux uns et peut-être pas aux autres mais nous font tous rêver et nous entraine dans une culture partagée...
A l'occasion de la journée internationale du refus de la misère, organisée par ATD-Quart monde le 17 octobre 2018, Marie-Aleth Grard est intervenue à l'ESPE de Lyon. Son discours constructif, fondé sur une longue et rigoureuse enquête menée dans la cadre de sa mission ministérielle au CESE, a vitalisé les 80 enseignants présents.
Nous partageons avec vous une idée forte de cette conférence, et l'intégralité du rapport qu'elle a publié. Une mine à consulter sans modération !
Idée forte :
La réussite de tous est possible si...
Vice-présidente ATD Quart Monde
Militante à ATD Quart Monde depuis plus de 30 ans, elle s’engage à temps plein dans l’association dont elle assume aujourd’hui la Vice-présidence après avoir arrêté d’exercer sa profession de photographe.
« Là où des hommes sont condamnés à vivre dans la misère,
les Droits de l’Homme sont violés.
S’unir pour les faire respecter est un devoir sacré. »
Joseph Wresinski – Phrase gravée depuis le 17 octobre 1987 sur le Parvis des Droits de l’Homme et du Citoyen au Trocadéro.
Membre au titre de la cohésion sociale et territoriale et vie associative au CESE (Conseil Économique Social et Environnemental), elle est l'auteure d'un rapport précieux et instructif sur "Une école de la réussite pour tous".
Nous avons découvert le POETIMATON,
un dispositif inventé et proposé par Emmanuel,
et vécu en sa compagnie,
un moment plein de surprise, entre poésie et magie.
L'inauguration de l'association, samedi 22 septembre 2018
au BarKiPass,
a été un beau moment de rencontres et de réflexion,
sans dogmatisme ni prétention.
Les besoins, les rêves, les idées ont pu s'exprimer, être entendus et nourrir le projet de l'association
en toute convivialité.
Nous étions plus d'une vingtaine de personnes, parents, citoyens, psychologues, enseignants, artistes, porteuses de valeurs humanistes communes et rassemblées autour du devenir de Désirs d'école.
Nos visiteurs et visiteuses ne sont pas déplacés seulement par curiosité mais aussi parce qu'ils ressentaient le besoin de :
JAO
Une discussion s'est engagée spontanément entre les participants et tout le monde a pu apporter la singularité de son expérience et enrichir la réflexion du groupe.
Nous avons évoqués des constats préoccupants :
Vincent propose de réfléchir ensemble, citoyens et professionnels, à des questions de fond concernant l'école. Comment elle fonctionne ? Quelles sont nos marges d'action au sein de l'institution ?
La proposition est faite d'organiser des soirées débat avec comme objectif d'aboutir à des propositions concrètes qui permette à chacun-e des participant-e-s de repartir avec une idée de ce qu'il-elle pourrait faire pour amorcer un changement.
Une première soirée pourrait être organisée à l'automne 2018 sur le thème de "La marchandisation de l'école".
Séverine et Catherine proposent de mettre en place un relais des activités de Désirs d'école par les adhérents, sur leur secteur respectif. Elles acceptent de se charger de cette tâche sur le secteur nord, nord ouest de Lyon...
D'autres volontaires ? !
Rita propose de nous trouver un local dans le 2° arrondissement de Lyon pour nos formations.
C'est inespéré !
Nous sommes conscients de vivre le début d'une belle aventure collective.
La richesse et la diversité des propositions, la qualité de la discussion et l'écoute sont exceptionnelles dans une assemblée aussi hétérogène et qui se découvre... et prometteuse !
Pouvoir bénéficier de temps de co-formation "courts (maximum 2h), ciblé sur une pratique clairement identifiée (par exemple : réorganiser l'espace de la classe), à investir de suite et qui entraine un changement de pratique.
La proposition est faite d'organiser dès que possible une séance de ce type suivie d'un temps de régulation pour les adhérents de Désirs d'école. Si le bilan est positif, les participants s'engagent alors à organiser à leur tour une séance de co-formation sur leur secteur géographique, etc.
Sylvain, enseignant spécialisé et réalisateur de courts métrages, propose une soirée film et débat où il sera question de troubles du comportement, des violences sexuelles et d'équithérapie.
Merci pour leur participation à :
Nadine, Christelle, Sylvain, Vincent, Rita, Caroline, Josse, Catherine, Agnès, Daniel, Séverine, Gwenaëlle, Béa, Cécile, Emmanuel, Corinne, Patrick, Carine, Judicaël, Chantal, Claire, Cathy...
Voici quelques traces
de l'atelier d'écriture collective...
"L'école dont je rêve".
Une école qui laisse de la place aux rêves.
Une école dans laquelle le mot plaisir est central.
Une école où les parents déposent leurs enfants en toute insouciance, avec sourire et confiance.
Une école où on se connait.
Un lieu où les enseignants seraient enseignés à leur tour.
Passer d'écoles en écoles, librement, sur tout le territoire, quand on veut. découvrir...gratuitement.
Un lieu où l'on a plaisir à se retrouver, où l'on bosse avec le sourire, où le rire et la poésie nourrissent l'intelligence.
Une école qui me donnera ma caisse à outils d'homme pour m'ouvrir au monde.
OSER, s'autoriser à...
Une école pour faire découvrir à chaque élève/enfant son potentiel en constante évolution.
Du collectif ! Partout !
Vivre 100 écoles ou sans école !
Une école sans note, sans jugement, où la musique serait aussi importante que les maths. Ouverte sans horaire stricte, même le dimanche, parce que cette école là on serait super heureux d'y aller.
L'école dont je rêve...
"L'établissement ne serait pas exclusivement consacré aux cours. On y trouverait des coins, des recoins, des ateliers pour promouvoir des activités
créatives, sociales, culturelles non scolaires.
Félix, 28 ans